Rencontre surprenante

Vito avait fait une petite escapade nocturne. Il en avait un peu marre d'être suivi par des gardes partout, il avait besoin de sortir, seul, pour pouvoir, une fois au moins, penser. Non pas à sa Famille pour une fois, mais plutôt à sa situation personnelle. Sa solitude grandissait de plus en plus, il sentait que toutes les générations avant lui, avaient fait quelque chose qui lui manquait. Quelque chose qui était indispensable dans une famille italienne… C’était justement de faire une famille ! Il n’en avait aucune, sa famille, c’était ses hommes, qui, d’ailleurs n’étaient pas tous fidèles. Un jour ou l’autre, il en était certain, il finirait par être trahi. Ce sont les affaires ! Pour le moment, ce n’était pas cela qui le tracassait. Il fut chaleureusement accueilli par quelques serveurs. Il était tard mais le Red Night ne fermait pas encore…
Tant mieux ! Cela ne lui ferait que du bien de boire un verre, tranquillement, seul… Le bar était encore bondé, il s’assit au fond, dans un coin isolé, puis commanda un verre de vodka. C’est par un agréable hasard, que ses yeux s’arrêtèrent sur… une amie d’enfance. Elle était toute seule et paraissait un peu perdue, grignotée par les regards avides de toutes les personnes présentes dans ce bar pourtant bien fréquenté. Il se leva discrètement, allant vers sa direction, puis s’installa en face d’elle sans qu’elle ne s’en aperçoive. Elle n’avait pas changé, ses yeux noisette au regard perçant l’attiraient vers des profondeurs interminables. Il fallait dire que la tenue qu’elle portait était aussi très classe, et attiraient les regards curieux et émerveillés.

« Bonsoir, Mary »

Elle sursauta. Ce n’était pas dans ses intentions, mais cela n'empêche qu'il ne prit pas la peine de s'excuser...

Marie sursauta, certes, mais bien heureuse fut sa frayeur en découvrant l'auteur de sa surprise. Elle avait chercher Michael depuis plusieurs et soudainement, sans prévenir, il lui tombait dessus.
Car le hasard pouvait être chanceux par moment... Elle sourit de ravissement, et lui répondit doucement:

"Bonsoir Michael..."

Elle lui sourit franchement, et s'avança vers lui. Elle le regarda droit dans les yeux, et lui demanda agréablement:

"Comment allez-vous depuis tout ce temps ?"

Elle lui caressa la joue avec tendresse.

"Vous avez toujours ces magnifiques yeux qui m'ont charmé le premier jour..."

Un sourire s’afficha sur son visage. Non pas le sourire énigmatique fréquent, mais un sourire amoureux, rêveur, et émerveillé.
Il mit du temps à la regarder, il mit du temps à vérifier si rien n’avait changé, à explorer à nouveau les petits secrets de ses expressions, de son visage. A redécouvrir, reconquérir, les multiples facettes qu’offraient généreusement ce visage, ce corps familiers.

« Mais j’espère bien que je les ai gardés, très chère. Tout comme vous avez gardé votre petit sourire charmant, ainsi que cette expression si amoureuse, qui m’est familière. Laissez moi deviner, elle n’est présente qu’avec moi, ou serais-je trop prétentieux ? »

Des retrouvailles d’amants discrets, amoureux, soucieux de se rencontrer, mais dont les rencontres se faisaient malheureusement rares devant le tabou sicilien. Elle lui avait décidément manqué. C’était un manque qui le rendait écervelé, malgré toute la puissance qu’il pouvait avoir ! Tous les hommes deviennent faibles devant des femmes aussi attirantes, on n’y pouvait rien, c’était la nature humaine !

(Hj: Désolé du retard...^^")

Elle lui sourit à sa réplique, et lui adressant le plus beau sourire qu'elle avait fait dfepuis longtemps, elle lui dit moqueusement:

"J'aimerais pouvoir vous traîter de prétentieux, cela me rappellerait que je n'ai pas à être timide en votre présence, et que la familiarité qui était nôtre n'a pas disparu, mais je n'aurais pas le loisir de vous le dire, je déteste mentir..."

Elle regarda autour d'elle.

"J'ai appris que vous avez réussi à vous faire d'un quartier entier vôtre...?"

Elle eut un petit sourire malicieux, puis baissa le visage avant de prononcer doucement, un petit rire en coin.

"Vous savez, j'ai rencontré beaucoup de gens, avant d'enfin retrouver votre trace... Si vous saviez combien le monde est devenu cruel, sans votre présence près de moi... Nombre de femmes que j'a vu, étaient mariées à des hommes richement habillés, et dès que le jour venait, elle filait ailleurs, vers leurs véritables amours... Le monde m'a paru tellement ridicule, fait simplement d'argent et de pouvoir..."

Elle leva soudain son regard vers lui, pour le regarder droit dans les yeux.

"J'ai eu tellement peur de vous retrouver ainsi, comme eux, tous corrompus, divorcés, trompés, oubliés dansla solitude de l'argent... Dites-moi, que vous n'êtes pas comme eux?... Que vous ne leur ressemblez pas?... Que n'avez pas abandonné ce qui faisait de vous l'homme que j'ai aimé et aime encore le plus au monde?"

Sa main qui avait un instant plus tôt une seconde fois sur sa joue, se laissa glisser sur son cou, puis sur le costard qui recouvrait sa poitrine qu'elle avait autrefois caressé en regardant un sublime coucher de soleil... Son regard pourtant se faisait suppliant, tant il était emprunt d'amour et de peur de devoir oublié, ce qui avait fait de sa vie un idylle...

[Pas de souci, tant que je peux lire ces RP^^]

« L’argent et le pouvoir ne sont que des moyens. Des moyens pour subvenir aux besoins et aux envies de sa famille. Si j’ai fait de ce quartier ma propriété exclusive, c’est dans l’unique intention de pouvoir rendre ma famille infiniment heureuse à mes côtés. Cela dit, j’ai le pouvoir et l’argent, mais je n’ai pas encore la famille. »

Il acquiesça un sourire après la dernière réplique. Il marqua un silence, puis but une gorgée de vin. Il avait du mal à rassurer la femme de sa vie, il n’aimait pas dire de mensonge, en particulier à des personnes aussi sensibles. Mais ce n’était pas vraiment un mensonge, il ne l’avait pas abandonnée simplement par une envie, pure et simple, il avait été contraint de la quitter, bien qu’il ne l’avait point désiré. Un sicilien ne peut abandonner sa Famille, quelles qu’en soient les raisons. Abandonner son père dans l’état où il était, abandonner toute une organisation, abandonner des centaines d’hommes dont la raison de vivre était la Famille Corleone, c’était un crime. Cela expliquait son besoin de quitter la Sicile. Cela expliquait le chagrin incommensurable de Maria, mais il n’y pouvait rien. Sa main se posa alors sur la sienne, son regard se transforma, le verre de vin quitta sa main gauche, il ne regardait qu’elle, plus rien autour n’existait, dorénavant. Le sourire disparut, et son regard prit une teinte réconfortante. Ses yeux ne quittaient plus les siens, c’était un moment capital dans le destin de leur relation, de leur bonheur et de leur amour réciproque.

« Non. »

Voilà ce qu’il avait dit, simplement ! Ce non, il l’avait hérité de générations bien lointaines, c’est en ce seul mot qu’avaient reposé les avenirs de plusieurs de ses ancêtres (C’est vrai, je raconte pas de conneries pour faire plus long mdr^^), c’est en ce seul mot que sera fondé l’avenir d’une relation. Les yeux de Maria ne parvinrent pas à dissimuler un soulagement immense. C’était comme si elle découvrait que sa seule raison de vivre n’avait pas disparu. On redécouvrait, de chaque côté, la complicité, qui, jadis, nouait le lien qui les unissait.

Elle esquissa un léger sourire, comme pour lui signifier qu'elle avait compris. Heureusement ou malheureusement, Maria lui faisait entièrement confiance...

"J'espère pouvoir pleine confiance en vous comme autrefois ce fut le cas..."

Elle attendit un instant avant de continuer d'une voix plus douce encore et qui ne ressemblait presque plus qu'à un murmure.
Avant cela elle sortit de sous sa belle robe, une fine chaîne au bout de laquelle pendait un médaillon.

"Vous en souvenez-vous?..."

Elle l'ôta doucement, puis le lui tendit. Il était rond et à l'intérieur nichait un petite photo d'eux deux enlacés, près autant l'un que l'autre à pouffer de rire, tant il leur avait été difficile de rester calme pour la photo. Tandis que sur l'autre facette était gravé: Pour la Vie...
Elle le lui tendit, pour qu'à son tour, il se remémore le soir où il lui avait offert. Puis le regardant droit dans les yeux, elle lui dit doucement:

"Jamais je n'aurais accepté ce cadeau si mon amour et mon désir n'avait été aussi immense que le vôtre et que je n'en aurais voulu pour la vie..."

Elle se rapprocha alors un peu de lui et tandis que la douce main de Michael tenait la sienne, elle le regarda avec tendresse. Elle était tellement concentrée sur sa présence que lorsqu'il lâcha son verre de vin, elle fut des plus surprises, au point même que sa seconde main vint aussitôt serrer le bras de celui-ci. La jeune femme trembla une fraction de seconde, mais perturbée par sa propre timidité et par le doux regard envoûtant de son bien-aimé, elle se calma aussitôt.

Un sourire enjoué s’afficha sur le visage charmeur de Vito. Jamais il n’était rêveur, mais toute règle a ses exceptions. L’exception, c’était Maria. Cette jeune femme avait le pouvoir de faire jaillir en lui un besoin beaucoup trop tentant pour pouvoir y résister de sortir de la paperasse, sortir enfin de tout le stress des affaires et du business. C’était son petit pêché mignon à lui de regarder ces yeux longuement, et de pouvoir fuir, loin de la politique et des négociations.

« Comment pourrais-je l’oublier. »

Sa voix doucereuse caressait l’atmosphère paisible. Vito et Maria retrouvaient leur harmonie parfaite, et comme pour la confirmer, le sombre mafioso, qui était aujourd’hui un homme comblé, raconta à sa bien aimée le soir de la passion et de l’amour, le soir où enfin, ils comprirent qu’ils étaient faits l’un pour l’autre.

Vito était alors âgé de 15 ans et avait compris toutes les multiples facettes de la séduction, enseignées par son oncle, avec qui il entretenait des relations très intimes. Celui-ci était assez jeune et Vito était son neveu préféré. Il n’hésitait pas à le faire travailler pour quelques petites affaires, et de le chouchouter lorsqu’il le fallait. Bref, Vito était devenu un séducteur exemplaire, et avec tout l’argent qu’il se faisait dans les petits trafics de son oncle, il avait nettement les moyens de gâter la plus belle femme du monde !

Il faisait sombre, la pluie avait commencé à manifester quelques signes précurseurs, mais malgré ça, Vito prit son colis et s’envola en direction de la maison de Maria. Lorsqu’il arriva, il escalada discrètement le Saule Pleureur qui se trouvait en face de la chambre de Maria. Il balança alors quelques cailloux en direction de cette fameuse fenêtre. Les mœurs siciliennes ne permettaient pas ce genre de retrouvailles louches, et tenaient beaucoup à la virginité de leurs jeunes filles. Maria ne tarda pas à manifester son angoisse, son père n’était pas très doux et n’allait pas s’y prendre à trois reprises pour lui asséner la correction qui convenait ! Cependant, le charmeur en face d’elle avait plus d’un tour dans son sac !

« Alors tu vas me laisser là, tout seul sous la pluie, à 7 kilomètres de chez moi ? »

C’était largement suffisant. (^^) Il lui offrit ce fameux médaillon de la même manière que son oncle le lui avait expliqué : elle n’avait pas eu l’occasion de le voir avant qu’il ne trouve sa place autour de son cou, ainsi, Vito avait eu l’occasion de lui caresser les cheveux, puis deux sourires témoignèrent de leur amour réciproque.

« Pour la Vie.
Pour la Vie. »

Un tendre baiser s’ensuivit, c’est là que le sentiment eut parlé proprement. Le sentiment qui avait été l’objet de leurs tourments pendant si longtemps !

« Pour la Vie. »